La transparence de l'industrie nucléaire

 

De nombreuses révélations faites par les médias ces derniers temps ont démontré l'opacité de l'industrie nucléaire : le reportage de France 3 sur une France contaminée par des déchets radioactifs, l'incident de Tricastin, les témoignages des victimes des essais nucléaires, etc... Nucléaire ne semble pas rimer avec transparence et démocratie.
 

 

1/ Nucléaire et démocratie

En France, une grande partie des citoyens se sentent mis de côté dans le débat sur l'énergie nucléaire. Comment faire confiance à une industrie nucléaire qui bafoue ses engagements pris lors d’un débat public ?

C'est le cas pour le projet de construction d'un réacteur nucléaire dit de troisième génération : l'EPR. EDF avait en effet déclaré que le premier EPR ne devait servir qu’à « acquérir une solide expérience de construction et d’exploitation de ces réacteurs de nouvelle génération et d’être prêt le moment venu pour le renouvellement des centrales ». Le premier EPR ne devait donc servir que de test. Malgré cela, un second EPR est programmé aujourd’hui alors même que le premier n’est pas achevé.

En revanche, la plupart des gens sont bien conscients que l’avenir se jouera avec les énergies renouvelables, plus respectueuses de l’environnement, et qui contribuent, bien plus que le nucléaire, à la création d'emplois.

Mais l'avis des citoyens français ne semble pas être pris en considération. La France détient le record du pays le plus nucléarisé au monde par rapport au nombre d'habitants (58 réacteurs et 1100 sites renfermant des déchets nucléaires). L’Etat devrait être le représentant de ses citoyens. Malgré cela, aucun référendum n’a été proposé à la population, contrairement à d’autres pays (Danemark, Autriche, Suède). Les français ont beau manifester leur désaccord, le gouvernement s'entête à tout miser sur une énergie non durable et polluante.

 

2/ La désinformation pratiquée par l'industrie nucléaire

La désinformation, voire même la propagande, est une pratique utilisée sans complexe par le lobby nucléaire. Faire passer le nucléaire pour « l’énergie au sens propre » sans évoquer le problème de la gestion des déchets nucléaires et celui de la pollution radioactive est chose commune.

Cette désinformation s'opère entre autres auprès des jeunes : visites de centrales nucléaires proposées aux enfants dès le primaire, infiltration de magazines pour jeunes et jeux-concours (Science et Vie Junior, Image doc, Les Clés de l'actualité, et les Clés de l'actualité Junior) … Le contenu de ces publicités déguisées, rédigées par Areva, est unilatéralement pronucléaire. En les lisant, on peut effectivement croire que les réacteurs nucléaires sont sans danger, que la question des déchets radioactifs est réglée, que le nucléaire est une énergie "propre". On ne sait rien des graves contaminations de la filière nucléaire, des mines d'uranium jusqu'aux chantiers de démantèlement.


 

3/ L'opacité faite sur la gestion des déchets nucléaires

Cette fameuse gestion des déchets radioactifs est une question sans réponse depuis les débuts du nucléaire. Les grandes firmes promettent des solutions, toujours pour demain. Pourtant, l’industrie nucléaire nous affirme qu'elle peut retraiter les déchets.

Le retraitement n'est en réalité qu’un gigantesque mensonge destiné à crédibiliser l’industrie nucléaire. Lorsque les déchets sont retraités, ils ne sont pas recyclés, bien au contraire : au lieu de réduire le nombre de déchets, on les sépare juste. De plus, ce retraitement constitue l’un des maillons de la chaîne nucléaire les plus polluants, car il rejette de la radioactivité dans l’environnement. Personne aujourd’hui ne peut, ni en France ni ailleurs, recycler et gérer les déchets nucléaires. En déclarant que les déchets sont retraitables, les grandes firmes comme AREVA ou EDF font croire au consommateur que le nucléaire est une énergie propre.
 
 

4/ La censure pratiquée par l'état

Les industries du nucléaire ne sont pas les seules à pratiquer la désinformation, l’Etat lui même n’hésite pas à censurer certains faits :

- La collision entre deux sous-marins atomiques en février 2009 : le gouvernement a prétendu que le sous-marin français avait heurté un conteneur, avant la révélation des faits par un quotidien anglais.

- Le passage du nuage de Tchernobyl (1986), les conséquences des essais atomiques, l'accident de Tricastin en 2008 … révèlent au grand public la rétention d'information dont ils sont victimes.

- les supposées ventes d’EPR à l’étranger pour faire croire que l’industrie nucléaire est un pilier de l’économie. Très peu d’entre elles ont été conclues; les chantiers en cours (Finlande et France) prennent du retard et voient leur prix augmenter dangereusement, frôlant la barre des 6 milliards d’euros. Le retard des travaux est rarement relayé par la presse, à l'inverse des contrats passés à l’étranger, annoncés en grande pompe. (en réalité des protocoles d’accord qui n’engagent à rien).


 

5/ La transparence du nucléaire en question

Qui contrôle l'industrie nucléaire ? Cette question est soulevée par Marie-Christine Blandin dans son article "Nucléaire et Démocratie", sur le site médiapart :
"Sous couvert d'indépendance, le Parlement a été dessaisi et le monopole a été donné à une Autorité administrative, chargée d'assurer seule «le contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France, pour protéger les travailleurs, les patients, le public et l'environnement des risques liés aux activités nucléaires et de contribuer à l'information des citoyens». Mais sous couvert d'efficacité, et sans aucune précaution d'indépendance, l'autorité de sûreté nucléaire (ASN) s'appuie sur l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), établissement public industriel et commercial. Or l'IRSN est pour partie financé par le commissariat à l'énergie atomique (CEA), EDF, AREVA, c'est-à-dire précisément les acteurs que l'ASN, est censée contrôler!"

Précisons au passage que l’Etat est le premier actionnaire en matière de nucléaire en France.
 


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Un document signé AREVA...

 

 

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