Malgre l'interdiction, l'opposition au WEF se fait entendre - Forte repression policiere

05/02/2009 19:14

Communiqué de presse. Malgré l'interdiction, l'opposition au WEF se fait entendre
largement et pacifiquement
Plus de 2000 personnes se sont rassemblées pacifiquement pour protester contre le
Forum économique mondial (WEF). Nous tenons à faire part de quelques points
marquants :

Nous nous élevons une nouvelle fois contre l'interdiction injustifiée de manifester
contre le Forum économique mondial de Davos (WEF). Malgré cette interdiction,
revendiquant le droit d'exprimer leur désaccord avec les politiques destructrices
initiées par les dirigeants réunis à Davos, plus de 2000 personnes se sont réunies
rue du Mont-Blanc à Genève, dans le calme. Le caractère pacifique de la
manifestation a été respecté par l'ensemble des participant-e-s. Plusieurs prises
de paroles des organisations participantes ont eu lieu, rappelant que les crises
que nous vivons actuellement sont les conséquences des politiques de privatisations
et de précarisation décidées par les « global leaders ». Jean Ziegler est venu
affirmer sa solidarité avec les manifestant-e-s.

Après les prises de paroles, au vu de la volonté des manifestant-e-s présent-e-s
d'exercer leur droit à manifester, les organisateurs/trices ont décidé de démarrer
une manifestation qui a été bloquée par un cordon de police armé.

Comme annoncé par les organisations de la coordination antiWEF, il n'y pas eu de
casse du tout. Ni vitrines, ni voitures (pourtant très nombreuses sur les lieux du
rassemblement initial). Le dispositif policier réuni par les autorités a donc
démontré son absurdité par sa disproportion. Il n'a servi qu'à empêcher les
personnes présentes de manifester. La police a procédé à l'enfermement d'une partie
des manifestant-e-s pendant plusieurs heures, et malgré leur calme exemplaire, les
a immobilisés dans le froid et les a bombardés de gaz lacrymogènes, sans aucune
explication. Les personnes enfermées ont ensuite été progressivement libérées au
faciès, de manière totalement arbitraire.

La manifestation a été dispersée dès son début de manière très agressive. Malgré
tout, les manifestant-e-s n'ont pas répondu à la provocation et ont gardé une
attitude digne et calme.

Les autorités suisses critiquent des Etats policiers tels que la Russie, pourtant
les méthodes dont nous avons été témoins rappellent fortement celles utilisées dans
les mêmes Etats critiqués?

Il est à noter enfin que des manifestant-e-s venant de France ont été empêchés
d'entrer en Suisse.

Nous tenons à rappeler que ceux qui exercent la réelle violence sont accueillis en
Suisse en grande pompe (parmi d'autres citons M. Peres ?Israël-, ainsi que les
dirigeants chinois, russes..). Ceux qui contestent cette violence sont quant à eux
déchus de leurs droits démocratiques et réprimés avec des gaz lacrymogènes et des
coups de matraques. Les crises (écologique, économique, sociale, alimentaire, et le
creusement des inégalités) sont les conséquences de politiques iniques de
confiscation des biens publics par une minorité. Les
privatisation, et les déréglementations se décident dans l'ambiance feutrée de
Davos pendant que des milliards de personnes n'ont pas d'accès à l'eau potable.

Nous en concluons que le Conseil d'Etat genevois doit maintenant tirer les
conclusions de l'absurdité de sa réaction et respecter à l'avenir les droits
démocratiques de manifester.

Coordination antiWEF Genève, le 31 janvier 2009

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Communiqué de presse de la permanence juridique

Les organisateur-trice-s de la permanence juridique assurée pendant la journée du
31 janvier 2009 dénoncent vivement le dispositif et la stratégie policière
totalement mégalomane mis en ?uvre à l'occasion du rassemblement autorisé contre le
Forum économique mondial du 31 janvier 2009.

Dès 11h du matin et jusqu'en début de soirée, des contrôles d'identité massifs ont
eu lieu à Genève, ainsi que dans les trains et les gares de plusieurs villes. Sans
raison, des dizaines de personnes ont été retenues, fouillées, photographiées et
parfois emmenées au poste de police.

Dès le début du rassemblement, les opposant-e-s au WEF ont été encerclé-e-s par les
forces de police mobilisées en très grand nombre. Tout mouvement des personnes
rassemblées a immédiatement et violemment été réprimé par les forces policières. Le
rassemblement a été aspergé de gaz lacrymogènes.

Près d'une centaine de personnes ont plus tard été entourées par la police et ont
subi des tirs de gaz lacrymogènes et des coups de matraque.

Plusieurs personnes indisposées par les gaz n'ont pas reçu les soins nécessaires et
sont restées encerclées avec les autres.

Durant tout l'après-midi, la police est intervenue massivement dans le quartier de
la gare en utilisant des gaz lacrymogènes, des canons à eau et des balles en
caoutchouc, créant un climat de panique aussi disproportionné qu'inutile.

Des centaines de personnes ont subi des contrôles d'identité et plus de 130
personnes ont été arrêtées, parmi lesquelles des mineur-e-s et un couple avec un
bébé. Ces personnes ont été systématiquement identifiées, fouillées, photographiées
et retenues pendant plusieurs heures.

Les conditions de détention ont été dans bien des cas inacceptables. Des dizaines
de personnes sont restées enfermées pendant des heures dans les petites cages
individuelles de fourgons de police parqués en souterrain, au froid, sans eau ni
accès aux toilettes, et sans interlocuteur possible.

Ces contrôles d'identité et arrestations ont été réalisés sans motif valable, si ce
n'est le soupçon de venir participer au rassemblement, pourtant autorisé !

La permanence juridique dénonce ces contrôles et arrestations préventifs,
contraires aux libertés démocratiques et semblant uniquement viser à intimider et
ficher un grand nombre de personnes.

Pour la permanence juridique:
l'Observatoire genevois des pratiques policières
 

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