Stoppons le viol collectif en Afrique du Sud

31/03/2011 08:37

 

Le "viol correctif", une pratique odieuse consistant à violer des femmes lesbiennes pour les "guérir" de leur homosexualité atteint des sommets en Afrique du Sud. Des militantes courageuses risquent leur vie pour stopper ces crimes et elles attirent l'attention du gouvernement.
Soutenons-les par un immense appel mondial qui forcera le gouvernement à prendre des mesures immédiates et concrètes. Signez la pétition et faites-la suivre à vos amis!

Thembi (nom d'emprunt) a été enlevée en descendant d'un taxi près de chez elle, puis frappée et violée par un homme se vantant de la "soigner" de son homosexualité.

Thembi n'est pas seule -- ce crime horrible est fréquent en Afrique du Sud où les lesbiennes vivent dans la peur de l'agression. Mais personne n'a été condamné jusqu'à présent pour "viol correctif". Pourtant, dans un petit refuge de la ville du Cap, quelques militantes courageuses sont en train de risquer leur vie pour que cessent ces crimes et leur campagne massive a forcé le gouvernement à ouvrir des discussions.
Si des quatre coins du monde le plus grand nombre d'entre nous met en lumière cette pratique horrible, nous pourrons augmenter la pression et faire en sorte que ces discussions débouchent sur des actions immédiates et concrètes. Appelons le Président Zuma et son Ministre de la Justice à dénoncer publiquement le "viol correctif", à condamner pénalement les
crimes de haine, avec mise en application immédiate, assortie de mesures d'éducation du public et de protection des victimes.

Signez dès maintenant la pétition et faites-la suivre à tous -- quand nous atteindrons un million de signatures, nous la remettrons au gouvernement sud-africain à travers des événements d'envergure qu'il ne pourra ignorer:

 https://www.avaaz.org/fr/stop_corrective_rape_8/?vl

L'Afrique du Sud, souvent appelée la "Nation arc-en-ciel", est admirée dans le monde entier pour ses efforts post-apartheid de protection contre les discriminations. Ce fut le premier pays à protéger dans la constitution les citoyens contre toute forme de discrimination basée sur la sexualité. Mais les associations locales enregistrent plusieurs "viols correctifs" chaque semaine, et l'impunité règne.

Le "viol correctif" est fondé sur l'idée choquante et totalement fausse qu'une femme lesbienne peut être violée pour "corriger" sa sexualité, mais cet acte abominable n'est même pas classé dans les crimes de haine en Afrique du Sud. Les victimes sont souvent noires, pauvres, lesbiennes et très marginalisées. Mais même le viol collectif et l'assassinat de
Eudy Simelane - héroïne nationale et ancienne star de l'équipe de foot féminine nationale - en 2008, n'a pas renversé la tendance. Et la semaine dernière, le Ministre de la Justice Radebe a insisté sur le fait que le motif de crime de haine n'était pas valable dans le cas de "viols correctifs".

L'Afrique du Sud est la capitale mondiale du viol. Une fille sud-africaine née aujourd'hui a plus de chance d'être violée que
d'apprendre à lire. Bien que difficile à admettre, un quart des filles sud-africaines sont violées avant l'âge de 16 ans. Beaucoup de raisons sont à invoquer: la domination masculine (62 % des garçons de plus de 11 ans pensent que forcer quelqu'un à avoir une relation sexuelle n'est pas un acte de violence), la pauvreté, la promiscuité, le chômage et la précarité des hommes commettant les viols, la passivité de l'entourage et, dans certains cas courageusement dénoncés aux autorités, une réponse policière lamentable et des condamnations laxistes.

C'est un véritable drame humain. Mais de courageux Sud-Africaines et Sud-Africains et leurs partenaires de Change.org ont ouvert une brèche d'espoir dans le combat pour obtenir des actes ciblant la violence sexuelle et les crimes de haine. Ils ont obtenu l'attention du gouvernement, si à présent le monde entier les soutient, nous pourrons obtenir ensemble justice pour les victimes et des mesures concrètes et urgentes pour stopper les "viols correctifs":
 

C'est aussi une bataille contre la pauvreté, le patriarcat et l'homophobie. Stopper la vague des viols demandera un fort leadership et une action concertée pour obtenir des changements en profondeur en Afrique du Sud et sur le continent. Le Président Zuma est un traditionaliste zoulou et a lui-même été inculpé pour viol. Mais il a condamné l'arrestation d'un couple gay au Malawi l'an dernier, et après une campagne nationale et internationale massive, l'Afrique du Sud a finalement approuvé la résolution de l'ONU dénonçant les mises à mort extrajudiciaires liées à l'orientation sexuelle.

Si nous sommes suffisamment nombreux à rejoindre cet appel à l'action, nous pourrons pousser Zuma à s'exprimer et à conduire une action gouvernementale ô combien nécessaire. Cela aidera aussi à lancer un dialogue national pour changer radicalement les mentalités vis-à-vis du viol et de l'homophobie en Afrique du Sud. Signez dès maintenant et faites passer le message.
 

Une histoire comme celle de Thembi peut facilement nous faire perdre espoir. Mais lorsque les citoyens font entendre une seule voix, nous pouvons faire changer des pratiques et des normes fondamentalement injustes et enracinées. L'année dernière, en Ouganda, nous avons déclenché une vague de pression publique si forte que le gouvernement a été contraint de suspendre une loi qui aurait condamné les Ougandais homosexuels à la peine capitale. Et c'est aussi la pression mondiale en soutien aux courageux militants sud-africains qui a conduit les dirigeants du pays à s'attaquer à la crise du SIDA qui s'emparait du pays. À nous d'agir ensemble maintenant pour défendre un monde où chaque être humain peut vivre sans la peur de subir des sévices.

 Avec espoir et détermination,

 Alice, Ricken, Maria Paz, David et toute l'équipe d'Avaaz
 

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