Nous serons en masse au contre-sommet de l'OTAN

17/03/2009 12:08

L'OTAN célèbre ses 60 ans les 3 et 4 avril, à Strasbourg. On va lui faire sa fête.
Il y a une occasion à saisir, une certaine invite à entendre. Contre-sommet à
Strasbourg : nous n?avons pas rendez-vous avec le pouvoir, mais avec la situation.

La civilisation sa savait mortelle : en théorie seulement. Suite à des ébranlements
notables, des attaques diverses, elle l?éprouve désormais dans toutes ses fibres,
dans tous ces flux vitaux. Le sentiment de mort a pénétré l'ambiance de
démocratique. Au point de servir d?argument à la mobilisation. On implore notre
aide. Soyons cruels.

Partout, il est question de « refonder le capitalisme ». Membre éminent de la
Famille, l?OTAN entend bien assumer ses responsabilités. Sécuriser les accès aux
ressources vitales, empêcher toute appropriation autre que capitaliste. Gérer un
Empire qui craque de toutes parts. A cette fin, tous les moyens sont permis : c?est
la guerre.

La contre insurrection est cette évidence militaire que la guerre ne se joue pas
sur un plan purement militaire. Sa réciproque est politique : tout plan se contient
dans celui de la guerre. Ainsi, plus qu?une nouvelle forme de guerre, c?est une
idée neuve de celle-ci dont il faut prendre acte : la guerre au coeur même de
l'existence, de chaque rapport. Quand cette idée de la guerre, de l'exception,
devient la norme de perception du monde, alors naît un nouveau régime de
gouvernement. Cette normalisation a un nom : l'antiterrorisme. L'antiterrorisme est
un ensemble de dispositifs entremêlés qui traverse, le juridique, le militaire, le
policier, tout autant que le politique, l?économique et le social. Tendant ainsi à
les indistinguer : on désactive ou détruit tout ce qui fuit en même temps qu?on
produit les apparences de la normalité ambiante.

Désormais, toute distinction entre guerre et politique a disparu. On ne doit plus
seulement dire « tout est politique », mais « tout est en guerre ». Nous ne nous en
plaignons pas. La « fin de l'Histoire », c?est de l'histoire ancienne. Et c?est
explicitement contre son retour attendu, que l'on gouverne, que l?on enferme, que
l'on mobilise désormais. En vain. On a beau colmater les brèches, verrouiller,
bunkériser, l'Histoire est déjà là, toujours qui s?infiltre. L' « éternel retour du
Marché » est une fiction bien mince, en face de cette vérité : l?éternel retour de
l'Histoire.

D'un côté, les tenants d?un nouvel ordre démocratique, prêts à se donner les moyens
d?une Terreur antiterroriste. De l'autre, ceux pour qui attendre encore est une
folie, ceux dont l?existence même clame déjà « la réalité n?est pas capitaliste ».
Au point d?intersection de l'Histoire, tout se précise, les contours s?accusent.

Nous autres, de tous les pays, sur qui le pouvoir fait planer le vocable «
terroriste », dégageons-nous de la peur qu?on aimerait voir dans nos yeux ! A
Strasbourg ! Ailleurs ! Un flot, une marée pour balayer la terreur ! Et pas la
marée noire attendue ! « Désespéré », « casseur », « terroriste », «
anarcho-autonome »... ces costumes qu?on taille, du genre étroit, beaucoup trop
justes? Ces camisoles et leurs doubles, « citoyen », « pacifiste, « militant »,
tout aussi fictifs, auxquels on voudrait les opposer? Un flot, une marée, sans
couleur ! Opacité d?où l'on ne distingue plus entre l'élément déterminé et celui
qui camoufle ! Parce que les deux participent d'une même force !

AUCUN VAINQUEUR NE CROIT AU HASARD

 

—————

Précédent