Dissidents du FN : fiançailles, gamelle et pitbulls

07/07/2010 09:51

 

L’avis de fiançailles est tombé lundi 5 juillet. La Nouvelle Droite Populaire (NDP) de Robert Spieler, le MNR d’Annick Martin et le Parti de la France de Carl Lang, formations animées par d’anciens membres du FN, dissidents ou exclus, créent ensemble un Comité de liaison de la Résistance Nationale.

 
Les trois  petites formations  qui avaient commencé à se rapprocher à l’occasion des élections européennes de 2009 ( Carl Lang, candidat dans la circonscription du Grand Nord Ouest avait reçu le soutien du MNR et de la NDP), puis lors des régionales de 2010 ( listes communes en Lorraine, Haute-Normandie, Basse-Normandie, Picardie et Centre ont “décidé de passer la vitesse supérieure pour peser sur la vie politique” selon les termes d’Annick Martin et d’engager, selon Carl Lang, cette “démarche de rassemblement sans précédent dans la droite nationale où prédomine un réflexe hégémonique”.
Aucun des trois mouvements ne disparait : chacun d’entre eux s’est en effet construit une niche qui ne surviverait pas en cas de fusion. Le NDP joue la carte du discours identitaire radical, version néo-paienne ;  le Parti de la France se veut le chantre de l’identité chrétienne et lorgne de plus en plus vers  monde catholique traditionnaliste depuis que Bernard Antony l’a rejoint, le MNR cultive son label “national”.

 
“Ce qui est intéressant c’est cette capacité à fédérer des sensibilités qui ne sont pas les mêmes” explique Robert Spieler. En revanche, tous les trois ont en commun l’accent mis sur la “lutte contre l’islamisation” et “la reconquête des territoires et des valeurs”.

 
PDF, MNR et PDF entendent ainsi pérenniser leur alliance électorale. “Nous présenterons ou soutiendrons un candidat à la présidentielle de 2012, nous le déciderons ensemble au printemps 2011″ a indiqué Carl Lang. Les trois prévoient également d’être présents aux prochaines échéances cantonales et législatives dans le cadre d’une “stratégie de rassemblement des courants nationaux et souverainistes”. 

 
“Me ne frego”

 
L’idée est évidemment de se prépositionner, dans l’attente du congrès du FN. Et de jeter les bases d’une recomposition post-Congrès, en tentant de fédérer un éventuel pôle alternatif à Marine Le Pen à l’extérieur de ce parti. “L’intérêt du courant national nécessiterait la victoire de Bruno Gollnisch qui est, lui, dans une démarche de rassemblement des nationaux et des patriotes” a ainsi indiqué Carl Lang. Pour lui, M. Gollnisch est dans la situation de quelqu’un qui essaierait de “voler sa gamelle à une famille de pitbulls [c’est-à-dire les Le Pen père et fille]. Les dés sont pipés”.”La rénovation du FN est en réalité un alignement sur les valeurs de l’UMP” a indiqué Annick Martin.

 
“Lors qu’on m’interroge sur ce qui se passe au FN, je répond : “Me ne frego” ( “Je m’en fous”)”, affirme Robert Spieler qui connait ses classiques (1).Mais qui n’en juge pas moins que le FN est “dans une démarche d’intégration au système”.

 
(1) Le “Me ne frego” était le slogan préféré des “squadristes” (groupes paramilitaires) fascistes italiens qui menaient des expéditions punitives contre militants et syndicalistes de gauches.

 
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